>>> Les Souterrains de l'Histoire
LES SOUTERRAINS DE L'HISTOIRE
(paru le 28 février 2008, Le Rocher)
Cette version d’ensemble, resserrée, harmonisée, entièrement recomposée, intègre une nouvelle mouture de La Vie ordinaire des Anges sous le titre de La Vie ordinaire des Dieux, et remet les différents ouvrages – désormais de simples parties d’un tout - dans un ordre logique et chronologique, et dans un nouveau point de vue...
Une historienne, Sarah Starova, étudie l’histoire de
la Camargue et de la famille Bloom. Elle présente et commente quatre
livres qui illustrent ou se rattachent à cette épopée, rédigés par
trois auteurs : La Récréation du Monde, écrit par François Coupry, La Vie ordinaire des Dieux, écrit par Frédéric de Serbelloni, Le Rire du Pharaon, écrit par François Coupry, Avec David Bloom dans le rôle de David Bloom, écrit - ou plutôt enregistré - par David Bloom lui-même. Puis, dans une dernière partie, L’énorme Tragédie du Rêve,
Sarah Starova raconte les dernières années de la civilisation
mystérieuse du Delta du Rhône et de la famille Bloom, et explique
comment François Coupry, l’espion qui détermina la chute et la gloire
de ce pays et de cette famille, composa ses deux ouvrages...
L’auteur des livres originaux devient un personnage parmi
d’autres et l’écrivain de seulement deux livres de l’ensemble... !
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Notes d’ouverture
écrites par Sarah Starova
(professeur d’histoire des religions à l’Université de Columbia, USA)
en juillet 2002,
et traduites de l’américain par Jacques Sterne.
C’est bien après le premier déchirement, l’éclatement
de l’univers ; c’est bien après le premier bal des atomes dans le
vide secoué ; c’est bien après le durcissement de la planète
Terre ; c’est bien après les cris graves des dinosaures cherchant
leur lumière sous un ciel de cendres ; c’est bien après des
glaciations et des réchauffements, les remontées et les descentes des
eaux ; c’est bien après ces singes qui se mirent debout, inventant
peu à peu un temps et un espace, pour arriver à penser au-delà des
collines ; c’est bien après le premier récit, pour raconter ce que
l’on ne voit pas au-delà des montagnes ; c’est bien après les
chasses, les rennes piqués de flèches et les dessins colorés au fond
des cavernes envoûtées ; c’est bien les cités des rois chauves,
dans la violence des boucliers de fer et des yeux crevés ; c’est
bien après les ensemencements, la terre raclée de charrues et les
armées des blés ; c’est bien après l’épopée de Gilgamesh, bien
après l’Iliade, le Mahâbhârata et les élaborations de la Bible ;
c’est bien après les Indiens aux longues tresses des immenses forêts,
c’est bien après le ventre de Bouddha, les clous de Jésus et la
révélation de Mahomet ; c’est bien après les empires du Nord et du
Milieu, les petits ponts sur les rivières du riz, bien après les voiles
superposés des Mille et Une Nuits ; c’est bien après les guerres
nez à nez toujours recommencées, épées, haches, boues, sang, chevaux
renversés, bien après les volcans des canons ; c’est bien après
les conquêtes d’or au delà des océans d’écume, bien après les voyages
magnifiques des princes du commerce jetant par dessus bord les soies et
les épices ; c’est bien après les grandes pestes, les cadavres
bleus et les plages pleines de crapauds ; c’est bien après le
triomphe de l’imprimerie, bien après la Divine Comédie, et bien après
les arbres calligraphiés du Shui-hu-zhuan ; c’est bien après cette
évidence bouleversante, la planète Terre ne sera plus le centre du
monde, tout est relatif, même la tuante Inquisition ; c’est bien
après la Déclaration des droits de l’homme et la guillotine
bourgeoise ; c’est bien après les révoltes des travailleurs dans
les faubourgs rayés de cheminées d’usine, bien après les exterminations
des sauvages étranges aux peaux rouges ou jaunes ; c’est bien
après la gloire des sciences et des progrès, après Mireille, après des
révolutions aux profondes espérances, après les délicates symphonies de
la Recherche du temps perdu et du Quatuor d’Alexandrie ; c’est un
peu après Einstein et Freud ; c’est juste au moment où les guerres
habituelles devenaient mondiales et les génocides ordinaires
industriels, au nom du profit, juste au moment où les atomes allaient
péter et les ordinateurs, les réseaux informatiques, remplacer les blés
en des massacres économiques et médiatiques auxquels on ne peut
répondre que par des jets de pierres préhistoriques : un
peuple, dans le secret du delta du Rhône en France, se demanda quand
l’être humain, ce beau parleur, finira d’empoisonner une planète qu’il
se croit destiné à conquérir, ou s’il faudra enfin sérieusement
envisager de changer l’humanité et son Histoire idiote pour les
remplacer par "quelque chose" de mieux ?
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En ce temps-là se vécut, puis s’écrivit, une énorme saga, que l’on
pourrait intituler Les Souterrains de l'Histoire, la vie secrète de la Camargue
et de l’incroyable famille Bloom, en marge de l’« Histoire
officielle ». Une extraordinaire aventure que moi, Sarah Starova,
historienne des religions, je vais tenter d’exposer, de mettre en
scène, d’analyser, à travers divers écrits, diverses sources – un peu
comme s’il s’agissait d’un grand spectacle, puisque tout s’est joué
autour des drames et des vertus de l’imaginaire, et que nous ouvrons le
XXIe siècle…
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Des ciseaux sur le corps de ma mère
(dialogue vertigineux avec des personnages,
sur LES SOUTERRAINS DE L’HISTOIRE)
UNE VOIX MASQUÉE - La légende d’une terre, la
Camargue, qui s’isole d’une guerre, se coupe de l’Histoire, vit en
autarcie, puis, à la fin du XX° siècle, devient le territoire
hors-la-loi des utopies révolutionnaires, et la saga d’une famille, les
Bloom, qui veut reconstruire cette Histoire humaine, grâce à des
“souterrains” permettant de voyager dans le temps... Quand avez-vous
décidé de réunir les cinq volumes d’un cycle romanesque (par ordre de
parution : La Vie ordinaire des Anges, 1983 ; Le Rire du Pharaon, 1984
; La Récréation du Monde, 1985 ; Avec David Bloom dans le Rôle de David
Bloom, 1987 ; L’énorme Tragédie du Rêve, 1991) en un seul livre, sous
le titre LES SOUTERRAINS DE L’HISTOIRE, une nouvelle mouture qui parait aujourd’hui, en 2008
?
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